Renforcer la lutte contre la corruption: évaluation du cadre législatif et politique de l’UE


La présente étude visant à renforcer la lutte contre la corruption dans l’UE vise à formuler des recommandations sur d’éventuelles mesures de l’UE dans le domaine de la prévention de la corruption et de la répression et à évaluer et comparer les incidences des options politiques recensées. Les principaux problèmes, moteurs et enjeux de l’acquis de l’UE en matière de lutte contre la corruption, la nécessité et la valeur ajoutée de l’action de l’UE et les objectifs stratégiques pertinents ont été identifiés au moyen d’une recherche documentaire détaillée et de nombreuses activités de consultation. Dans l’ensemble, l’évaluation a mis en évidence des obstacles législatifs et opérationnels qui entravent à la fois la prévention et la lutte contre la corruption dans l’UE. Les principaux obstacles comprennent des différences significatives en termes de dispositions législatives et administratives en place au niveau national pour lutter contre la corruption, ainsi qu’un manque de collecte de données et de suivi adéquats des données et des tendances de la corruption qui empêchent une prévention suffisante de la corruption dans l’UE. Ces constatations ont éclairé la conception des mesures stratégiques suivantes qui ont été identifiées au cours de cette étude :

  • Option 1 − Scénario de référence : aucune autre mesure n’est prise;
  • Option stratégique 2 − Normes minimales et mesures non contraignantes: proposition législative sur les normes minimales, par exemple par l’introduction de règles et de normes minimales communes contre les infractions liées à la corruption, qui s’accompagne de mesures de soutien (souples);
  • Option stratégique 3 – Alignement renforcé et mesures non contraignantes: proposition législative relative à des normes minimales supplémentaires contre les infractions liées à la corruption et les facilitateurs, accompagnée de mesures de soutien renforcées.

Cette étude a identifié l’option stratégique 3 comme l’option privilégiée, qui constitue un alignement législatif plus fort accompagné de mesures de soutien souples. Plus précisément, l’option privilégiée appelle à l’établissement de règles minimales communes concernant la définition des infractions de corruption et des sanctions connexes, parallèlement à des règles communes visant à renforcer les enquêtes et les poursuites relatives aux infractions de corruption dans les États membres (par exemple, en renforçant le signalement, en harmonisant les approches en matière d’immunité et de prescription, ainsi qu’en favorisant la corruption). En outre, l’option privilégiée prévoit des mesures visant à assurer une prévention adéquate de la corruption, y compris la collecte complète de données sur la corruption, ainsi que la mise en place d’autorités spécialisées dans la lutte contre la corruption tant au niveau de l’UE qu’au niveau national. L’évaluation des incidences attendues de ces options a montré que l’option stratégique 3 est très efficace pour atteindre les objectifs stratégiques définis, bien qu’elle soit légèrement moins rentable que l’option stratégique 2, étant donné que certaines des mesures non législatives prévues entraîneraient une charge financière accrue. L’option privilégiée devrait également avoir un impact positif au plus haut degré sur la sécurité, l’économie et la société, tandis que les impacts sur les droits fondamentaux ont été jugés modérés.

Ce rapport fait partie de la série de publications externes de la RAND Corporation. De nombreuses études RAND sont publiées dans des revues savantes à comité de lecture, sous forme de chapitres dans des livres commerciaux ou de documents publiés par d’autres organisations.

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